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La Montée de Bonaparte

Les historiens de Bonaparte, en mettant trop l'accent sur ses campagnes militaires, occultent souvent son génie politique. En Italie, ses victoires militaires furent plus qu'un simple triomphe ; elles lui permirent de s'élever au-delà du rôle de général. Surveillant simultanément l'ennemi, l'Italie et la France, il maîtrisa les courants de l'opinion publique, se positionnant en tant qu'acteur politique central.

La Paix comme Stratégie

Bonaparte comprit rapidement que devenir l'homme de la paix renforcerait sa popularité et son pouvoir politique. Ses négociations de paix à Léoben en 1797, où il signa les préliminaires sans attendre les ordres de Paris, démontrèrent son habileté à utiliser la diplomatie pour consolider son influence. Les élections françaises prévoyaient une poussée à droite, favorable à la paix, et Bonaparte sut habilement capitaliser sur ce courant pour se positionner en tant que pacificateur.

Consolidation du Pouvoir

Les élections aux Conseils de 1797 donnèrent la majorité aux partisans de la paix. Bonaparte signa les préliminaires de paix avec l'Autriche, se gardant de restituer la Lombardie. Il réussit à convaincre l'Autriche d'accepter des compensations territoriales aux dépens de la République de Venise, assurant ainsi son contrôle sur l'Italie.

Le Coup d'État du 18 Fructidor

En septembre 1797, Bonaparte soutint le coup d'État du 18 Fructidor contre les royalistes, consolidant encore la dépendance de la République envers l'armée. Augereau, envoyé par Bonaparte, exécuta les arrestations nécessaires, renforçant le pouvoir militaire au sein du gouvernement. Bonaparte émergea comme l'homme indispensable, capable de concilier les désirs de paix et les exigences révolutionnaires.

La Paix de Campo-Formio

En octobre 1797, Bonaparte négocia le traité de Campo-Formio, partageant l'Italie avec l'Autriche et obtenant la cession secrète de la rive gauche du Rhin. Cette paix, bien que modérée, ne résolvait pas toutes les tensions en Europe. Bonaparte savait que des guerres futures étaient inévitables, mais pour l'instant, il se préparait à devenir l'homme indispensable en accumulant succès et popularité.

Vers un Pouvoir Absolu

Après le traité de Campo-Formio, Bonaparte était plus que jamais le maître de l'Italie. Il gouvernait les Républiques cispadane et transpadane, dictait sa loi à Gênes, au pape, et au roi de Naples. Il se positionnait progressivement comme un souverain, se préparant à un futur rôle de premier plan en France. Ses succès en Italie et ses habiles manœuvres politiques lui permirent de se préparer à prendre le pouvoir lorsque l'occasion se présenterait.

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Illustration : Bataille gagnée par le Général Bonaparte le 14 Janvier 1797, 1844, Henri Félix Emmanuel Philippoteaux