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Napoléon Ier - 12/14 - Les Bottes de 1793 et l'Insurrection des Maréchaux

Napoléon Ier - 12/14 - Les Bottes de 1793 et l'Insurrection des Maréchaux

Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur la vie de Napoléon 1er pour découvrir les moments clés de son ascension et de son règne.

Le Crépuscule d'un Empire

Désormais l'histoire de Bonaparte est un drame qui se resserre. De retour à Saint-Cloud le 9 novembre 1813, il abdiquera le 7 avril. Cinq mois seulement, suivis de cent jours. Des délais de grâce, mais comme ils sont remplis ! L'homme extraordinaire se révèle dans la mauvaise fortune et l'épreuve, supérieur par un sens infaillible de sa destinée. Face à l'invasion, Bonaparte, conscient de son rôle historique, refuse de ruser avec son mandat, préférant périr avec le rêve de la nation française. L'invasion menace et Bonaparte, se rappelant des moments glorieux de la Révolution, tente de renouer avec cet élan pour défendre le « territoire sacré ».

Les Souvenirs de 1793

Regnault de Saint-Jean d'Angély rappelle au Corps législatif la patrie en danger et les grandes batailles révolutionnaires. Bonaparte, militaire jacobin à vingt-cinq ans, s'est adapté aux circonstances, changeant avec elles. Pourquoi ne changerait-il pas encore ? Il écrit à Augereau : « Il faut reprendre ses bottes et sa résolution de 93. » Mais de 1793, il ne suffit pas de reprendre les bottes. Il faudrait retrouver l'élan, et le ressort est brisé. Après les efforts demandés à la France, c'était plus que de la fatigue, c'était du dégoût. Napoléon voit avec lucidité que l'Europe coalisée veut ramener la France à ses anciennes limites, et il en tire les conséquences.

L'Expérience Manquée de l'Opinion Publique

Tentant l'expérience qu'il recommencera aux Cent Jours, Napoléon cherche l'appui de l'opinion publique. Remplaçant Maret par Caulaincourt, il espère la mesure et les sacrifices nécessaires. Mais l'opposition se manifeste, les assemblées ne lui apportant que des remontrances. Pour le salut public, Napoléon reprend le rôle de dictateur, accusant les députés de trahison. Le succès fuit Napoléon, et il constate que l'autorité qui s'impose d'elle-même se retire de lui, avec les premiers signes de l'abandon à sa cour.

La Subtile Manœuvre des Alliés

Les Alliés, payés de leur constance et habiles à discerner les dispositions des esprits, séparent la France de son chef. Ils évitent de présenter des conditions précises, laissant l'opinion se méprendre et condamner l'empereur. Les "ouvertures" de Francfort se révèlent mobiles et incertaines. Napoléon, voyant clair dans la feinte de Metternich, exige des garanties avant de discuter. Les Alliés évitent de s'expliquer sur l'étendue du territoire, tout dépendant des résultats de la guerre.

La Révolte de Hollande et la Trahison de Murat

En novembre 1813, la Hollande en révolte rappelle le prince d'Orange. Les Alliés franchissent le Rhin, violant la neutralité de la Suisse. Carnot offre ses services à Napoléon, reconnaissant en lui le successeur du Comité de salut public. Cependant, Napoléon, accablé par les trahisons, dont celle de Murat, voit son armée d'Italie immobilisée. Conscient de la défaite imminente, il exprime son dégoût pour la guerre et le manque d'initiative de ses généraux.

L'Ultime Offensive et les Trêves Éphémères

Les succès militaires de Napoléon, tels que Champaubert et Montmirail, ravivent un bref espoir. Mais les chefs n'espèrent plus, et les défections se multiplient. Napoléon, désillusionné, reconnaît que l'esprit de la Révolution est mort, et la Résolution de 1793 est impossible à retrouver. La marche sur Paris, prêchée par Pozzo di Borgo, scelle le sort de l'empereur.

L'Insurrection des Maréchaux et l'Abdication

À Fontainebleau, les maréchaux imposent leur volonté à Napoléon, exigeant son abdication. La scène rappelle le 18 brumaire renversé. Napoléon, résigné, abdique en faveur du roi de Rome, puis renonce à l'Empire avec dégoût. Les maréchaux, devenus les liquidateurs de son pouvoir, signent la fin de son règne. Bonaparte, désormais réduit à un simple mortel, accepte avec stoïcisme son sort.

Le Voyage de l'Humiliation

Le voyage de Fontainebleau à l'île d'Elbe est un chemin de croix pour Napoléon. Affronté à l'impopularité et aux menaces du peuple, il découvre la haine des Provençaux. Le 4 mai, il prend possession de son nouveau royaume avec une grimace, se remémorant son glorieux passé. Il explore l'île, donne des ordres, mais la tristesse et l'ennui s'installent vite. Le souvenir de Joséphine et l'absence de Marie-Louise et du roi de Rome l'isolent davantage.

Vers le Retour Triomphal

En janvier 1815, Napoléon décide de quitter l'île d'Elbe. Préparant son retour avec soin, il conclut un accord avec Murat. Le 26 février, il prend la mer, emportant avec lui des proclamations et des souvenirs de gloire. Son débarquement au golfe Juan marque le début de sa marche triomphale vers Paris, accueilli par des foules acclamantes. Empereur et révolutionnaire, il retrouve la France, prêt à affronter son destin une dernière fois

Pour en savoir plus, retrouvez la biographie complète de l'empereur dans notre livre Napoléon de Jacques Bainville.

Illustration : L'entrée de Napoléon à Grenoble en 1815, Alexandre DEBELLE, 1840, Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix

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