Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur la vie de Napoléon 1er pour découvrir les moments clés de son ascension et de son règne.
L’Événement Tragique
De toutes les batailles livrées par Napoléon, la plus célèbre est celle qu'il a perdue : Waterloo. Cette défaite est un désastre soudain, total, et retentissant, marquant la fin d'une série de victoires et d'exploits stratégiques. Waterloo ajoute un élément de légende à la vie de Napoléon, une vie qui allait bientôt atteindre son apogée avec le martyre.
La Chute de l'Empire
Refaisant en idée la bataille de Waterloo, mille historiens, y compris Napoléon lui-même, ont montré qu'elle aurait pu être gagnée. Pourtant, ce n'est pas seulement la chute d'un homme qui résonne dans cette défaite, mais la fin d'un rêve français confronté à la dure réalité extérieure. Cette défaite signifie un renoncement et un repli sur soi, une humiliation plus cruelle que la bataille elle-même.
Les Fautes et les Doutes
Napoléon, revenant sans cesse sur les heures funestes de Waterloo, accusait tout et tout le monde : Grouchy, Ney, Soult, et même la fatalité. Il savait cependant que le hasard seul ne pouvait expliquer l'échec. La confiance n'était plus là, et le souvenir de 1814 pesait lourdement. Cette campagne de Belgique, qualifiée de « série de fautes indignes du génie de Napoléon » par Carnot, révélait un chef qui n'avait plus foi en ses capacités et qui peinait à insuffler cette foi à ses troupes.
Les Dysfonctionnements de l’Armée
L'armée souffrait de nombreux dysfonctionnements : distribution de cartouches défectueuses, désertions, suspicions de trahison, et absences de nombreux officiers. Napoléon était privé de ses meilleurs lieutenants, et ceux qui étaient présents n'étaient plus à la hauteur. La lenteur et l'hésitation étaient omniprésentes, exacerbées par une situation critique et une « fièvre de doute » chez Napoléon.
Une Bataille Préordonnée à l'Échec
La bataille de Waterloo était vouée à l'échec. Chaque décision prise par Napoléon semblait contrecarrée par des contretemps et des erreurs. L'armée anglaise, habilement commandée par Wellington, profitait des hésitations de Napoléon. Les Prussiens, sous Blücher, arrivaient à temps pour sceller le sort de la bataille.
Les Hommes et le Vieillissement Apparent
Les vétérans de Napoléon, ces hommes qui avaient parcouru l'Europe en guerroyant, donnaient l'impression d'avoir vieilli prématurément. Napoléon lui-même, à peine âgé de quarante-six ans, semblait avoir perdu l'énergie et la clarté qui caractérisaient ses premières campagnes. Pourtant, ce n'était pas l'âge, mais plutôt un désespoir secret et un manque de conviction qui obscurcissaient son génie.
La Défaite et ses Conséquences
Waterloo, marquée par une série de contretemps et d'hésitations, s'acheva par la déroute de l'armée française. Napoléon, se voyant privé de ses dernières chances de victoire, quitta le champ de bataille à regret. De retour à Paris, il se retrouva confronté à une situation politique inextricable. La Chambre des Représentants se déclarait en permanence, tandis que des figures comme La Fayette prenaient des mesures pour assurer que Napoléon ne pourrait plus exercer son pouvoir.
L’Abdication et l'Exil
Le 22 juin, Napoléon abdiqua pour préserver sa dynastie, bien conscient que tout était fini. Son abdication, cette fois, se déroula dans des conditions encore plus humiliantes qu'à Fontainebleau. Seul et abandonné, Napoléon se rendit à Rochefort, puis à l'île d'Aix, hésitant longuement sur la meilleure manière de quitter la France. Finalement, il se livra aux Anglais, voyant en eux un ennemi noble à qui se confier.
Sainte-Hélène et la Construction de la Légende
À Sainte-Hélène, Napoléon vécut cinq ans et demi en captivité, période durant laquelle il façonna sa légende. En se livrant à ses ennemis, il devint une figure de martyr, utilisant ses mémoires pour influencer l'opinion publique et préparer un futur pour sa dynastie. Son séjour à Longwood, misérable et isolé, devint un symbole de sa souffrance et de sa grandeur passée.
Napoléon, par ses écrits et sa posture, réussit à transformer sa défaite en un ultime acte de gloire, assurant sa place dans l'histoire comme l'un des plus grands stratèges et leaders militaires, dont la chute n'a fait que renforcer la légende.
Pour en savoir plus, retrouvez la biographie complète de l'empereur dans notre livre Napoléon de Jacques Bainville.
Illustration : La Bataille de Waterllo, le 18 Juin 1815, Jan Willem Pieneman (1779–1853), collection privée, Museum of Living Dutch Masters, Rijksmuseum