Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur l’histoire de la Gaule pour découvrir les moments clés de cette période aux origines de notre Histoire.
Le Siège de Marseille par César
La transformation de la Narbonnaise débuta avec la chute de Marseille lors de la guerre entre César et Pompée en 49 av. J.-C. Les Massaliotes, pris entre deux feux, durent choisir leur camp. Après un siège intense de quatre mois, marqué par d'importants travaux de siège et des combats acharnés, Marseille dut capituler en raison de la famine et de la peste. César, en revenant d'Espagne, imposa des conditions relativement clémentes, mais Marseille perdit l'essentiel de son territoire et de son pouvoir.
Conséquences pour Marseille
Bien que César ait laissé à Marseille son statut d’État libre et son autonomie, la ville fut gravement affaiblie. Elle conserva son rôle de centre culturel hellénique, mais perdit son importance commerciale et militaire. Marseille sombra dans l'ombre pendant des siècles, ne recouvrant un rôle significatif que lors des croisades.
La Colonisation de la Narbonnaise
La chute de Marseille permit à César de lancer une grande campagne de colonisation en Narbonnaise. La région, proche de l’Italie et déjà imprégnée de culture romaine, se prêta parfaitement à cette transformation. Narbonne devint la capitale de la province, recevant des renforts de colons et devenant un important centre commercial et militaire. D'autres villes, comme Fréjus et Arles, bénéficièrent également de cette nouvelle dynamique, devenant des points stratégiques et commerciaux majeurs de la région.
Fourvière : Le sanctuaire des dévots lyonnais
La colline de Fourvière a conservé un caractère sacré unique, devenu un centre de dévotion pour les Lyonnais. La ville, initialement concentrée autour de Saint-Jean, s'est rapidement étendue dans la presqu'île, formée par la Saône et le Rhône. Ce développement, amorcé dès l'antiquité, a transformé Lyon en un grand centre commercial attirant des étrangers, dont des Grecs et des Syriens, ce qui a marqué profondément l'Église lyonnaise, influencée par les sectes orientales. L'empreinte hellénique y est forte, notamment avec l'arrivée des évêques Pothin et Irénée, renforçant les liens avec les Églises d'Asie.
La ville fédérale : L’autel de Rome et d’Auguste
Au Nord, une nouvelle ville fédérale naît, étroitement liée à Lyon mais administrativement indépendante. Sur les pentes de la Croix-Rousse, un autel colossal dédié à Rome et à Auguste est érigé en 12 av. J.-C., avec des décorations somptueuses. Cette zone accueille également des temples consacrés aux empereurs divinisés, des cirques, amphithéâtres, et bâtiments pour les députés des cités, arrosés par des aqueducs. Le site, animé en août lors des fêtes religieuses et foires, rappelle les sanctuaires sacrés de la Grèce, bien que moins fréquenté en dehors de ces événements.
Lyon, capitale administrative de la Gaule
Lyon a rapidement pris une importance administrative majeure, avec un atelier monétaire émettant des pièces impériales, rivalisant avec Rome et Antioche. Seule ville gauloise, en dehors des frontières, à disposer d'une garnison urbaine, elle a centralisé les services administratifs pour une vaste région. Cette situation exceptionnelle la rapproche de Paris, bien que Lyon n'ait jamais atteint la même renommée littéraire et artistique.
La décadence de Lyon
En 197, Lyon est frappée par des événements qui annoncent sa décadence, précipitée par le déplacement du centre de gravité vers Trèves au Nord et Arles au Sud. La civilisation s'étant répandue ailleurs, Lyon perd de son importance, reléguée au second rang face à ces nouvelles capitales émergentes.
Pour en savoir plus, retrouvez l’histoire complète de la Gaule dans notre livre La Gaule indépendante, la Gaule romaine de Gustave Bloch.
Illustration : Pierre-Henri Révoil et Michel Genod, Pharamond élevé sur le pavois par les guerriers francs en 417, 1841-1845, huile sur toile. © RMN-GP (château de Versailles) / © Gérard Blot.