Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur l’Histoire de la Grèce Ancienne pour découvrir les moments clés de cette période aux prémisses de l’histoire Européenne.
La chute d’Athènes et la brève domination spartiate
Après la capitulation d’Athènes, Sparte impose des oligarchies, notamment le régime des Trente, dirigé par Critias. Ce gouvernement de terreur provoque l’exil de nombreux démocrates, menés par Thrasybule, qui reprennent Athènes en 403 et rétablissent la démocratie. Sparte, méfiante vis-à-vis des ambitions de Lysandre, recentre sa politique sur le Péloponnèse mais se voit entraînée dans les affaires d’Asie, soutenant Cyrus le Jeune contre Artaxerxès. La fameuse retraite des Dix-Mille, menée par Xénophon, révèle la faiblesse de l’infanterie perse. Malgré des victoires en Asie, Sparte n’obtient aucun résultat décisif et se heurte bientôt à une coalition formée par Thèbes, Athènes, Corinthe et Argos.
Le renouveau athénien et la guerre de Corinthe
La flotte perse commandée par l’Athénien Conon détruit la puissance navale spartiate à Cnide (394), permettant à Athènes de reconstruire ses Longs-Murs et de reformer progressivement sa confédération maritime. Sur terre, Sparte subit la guérilla d’Iphicrate et l’hostilité persistante de Corinthe. Les négociations avec la Perse aboutissent à la paix du Roi (387), qui consacre l’autonomie des cités mais abandonne les villes grecques d’Asie à l’Empire perse, entamant le prestige spartiate.
Syracuse et Carthage : la lutte pour la Sicile
En Sicile, Dionysios Ier prend le pouvoir à Syracuse et modernise ses fortifications et sa flotte. Après des revers face à Carthage, il profite de la peste qui décime l’ennemi pour remporter une victoire décisive en 396. Il étend son contrôle sur la Sicile orientale, le détroit de Messine et fonde des colonies jusqu’en Corse. Ses campagnes alternent succès et échecs, mais à sa mort (367), les trois quarts de l’île sont revenus à l’hellénisme.
La nouvelle confédération athénienne et l’ascension thébaine
La paix du Roi (386) affaiblit Sparte, minée par la baisse du nombre de ses citoyens et par une politique rigide. Athènes reconstitue en 378 une confédération plus égalitaire que celle du Ve siècle, remportant des succès navals contre Sparte. Thèbes, libérée de l’occupation spartiate, forme une ligue béotienne puissante. En 371, Épaminondas remporte à Leuctres une victoire historique, brisant l’hégémonie spartiate. Il envahit la Laconie, libère la Messénie et affaiblit durablement Sparte, mais ses interventions suscitent méfiance et opposition.
L’échec de l’hégémonie thébaine
Malgré des succès en Thessalie et en Achaïe, Thèbes ne parvient pas à imposer une paix durable. La bataille de Mantinée (362) voit une nouvelle victoire tactique grâce à Épaminondas, mais sa mort met fin aux ambitions thébaines. La Grèce demeure morcelée, aucune cité n’ayant su établir une unité stable.
Transformations économiques, sociales et culturelles
Soixante-dix ans de guerres laissent des régions dévastées, mais la prospérité se rétablit partiellement grâce à une natalité élevée et à l’immigration. Les exils et l’essor du mercenariat élargissent les horizons politiques, préparant l’idée d’une Grèce unie sous un chef unique, défendue par des penseurs comme Isocrate. L’architecture monumentale connaît un déclin temporaire, tandis que la sculpture se tourne vers des œuvres plus expressives. La prose attique triomphe, avec Xénophon, Isocrate et Platon, dont l’Académie devient un centre intellectuel majeur. Athènes conserve ainsi son rôle de capitale culturelle du monde grec.
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Illustration : Grèce antique : une noble grecque, assise sur une banc en marbre, joue avec un chaton dans le jardin d'une villa de John William Godward (Ref : 126243) © Christie's Images / Bridgeman Images