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La Grèce Ancienne 13/13 - Le déclin politique grec et l’héritage de l’hellénisme

La Grèce Ancienne 13/13 - Le déclin politique grec et l’héritage de l’hellénisme

Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur l’Histoire de la Grèce Ancienne pour découvrir les moments clés de cette période aux prémisses de l’histoire Européenne.

Recul territorial et affaiblissement démographique

Au IIᵉ siècle av. J.-C., l’hellénisme perd de son rayonnement. L’expansion est stoppée à l’Ouest par Rome, réduite à l’Est par le recul des Séleucides jusqu’à l’Euphrate et l’effondrement du royaume bactrien. Les foyers helléniques d’Inde disparaissent, tandis que, dans les États grecs, certaines politiques favorisent les populations indigènes au détriment des Grecs. La Grèce d’Europe se dépeuple, surtout dans les campagnes et les petites cités, conséquence d’un égoïsme civique et du goût du confort.

Mort politique et dépendance

Les grandes puissances grecques — Macédoine, ligues achéenne et étolienne, Pergame, empire séleucide, Égypte — ont perdu leur autonomie. Les rares cités libres n’exercent plus qu’une gestion municipale limitée, souvent agitée, sans rôle politique réel. Les souverains d’Orient subsistent uniquement grâce à la tolérance romaine.

Déclin intellectuel et artistique

Si Alexandrie, Pergame et Rhodes conservent un haut niveau scientifique avec des figures comme Hipparque, Héron, Asclépiade ou Didyme, la création poétique et philosophique s’éteint. Les rhéteurs et philosophes, tel Carnéade, servent de passeurs de culture auprès des Romains. L’architecture décline dans les cités pauvres, à l’exception des grands chantiers royaux, comme l’Acropole de Pergame, où s’épanouit encore la sculpture monumentale.

Cosmopolitisme et ouverture culturelle

Le déclin politique favorise une vision cosmopolite, nourrie par la disparition de l’idée de cité et l’essor des échanges. Les grandes villes comme Délos accueillent Grecs, Italiens, Syriens, Égyptiens dans une relative harmonie. Polybe lui-même perçoit l’unité des événements méditerranéens. Cette tendance prépare l’idée romaine d’un empire universel.

L’influence sur le judaïsme et les prémices du christianisme

Malgré des relations souvent conflictuelles avec les administrations grecques, le judaïsme s’ouvre partiellement à l’hellénisme dans des centres comme Alexandrie, Antioche ou Délos. La traduction grecque de l’Ancien Testament et les contacts commerciaux introduisent un cosmopolitisme qui facilitera plus tard la diffusion du christianisme.

Enseignements politiques et héritage

L’histoire grecque, marquée par l’incapacité à maintenir une organisation politique durable, offre des leçons : Athènes aurait pu se renforcer par une meilleure éducation et une représentation équitable, la Ligue achéenne par une législation militaire plus efficace. On y retrouve des formes politiques et dynamiques familières — royauté, aristocratie, démocratie, nationalisme, impérialisme, fédéralisme, cosmopolitisme — exprimées avec une clarté qui éclaire notre propre civilisation.

De la décadence à la pérennité culturelle

Sous la Pax Romana, le grec restera pendant trois siècles la langue des échanges de Marseille à l’Euphrate. L’hellénisme, soutenu par Rome, connaîtra une renaissance artistique et philosophique, conservant ses traits essentiels : douceur de mœurs, goût pour l’intelligence, sens critique et artistique. Si les États grecs disparaissent, leur civilisation survit, influençant durablement Rome et, par son intermédiaire, l’Europe.

Pour en savoir plus, retrouvez tous les détails dans notre livre L’Histoire de la Grèce Ancienne de Jean Hatzfeld.

Illustration : Luigi Mussini (1813–1888), Education in Sparta, Musée Ingres

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