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Henri IV 6/13 - Philippe II et la Convocation des États Généraux : Entre Intrigues et Ambitions

Henri IV 6/13 - Philippe II et la Convocation des États Généraux : Entre Intrigues et Ambitions

Retrouvez l'ensemble de nos articles de blog sur la vie de Henri IV pour découvrir les moments clés de son ascension et de son règne.

La Stratégie de Philippe II

Philippe II désirait ardemment la convocation des états du royaume, convaincu que le catholicisme était le fondement de la société française. Il pensait que les députés de cette grande assemblée favoriseraient l’unité du royaume sous la couronne de l'infante. Pour y parvenir, il ne ménageait ni ses efforts ni ses finances, ayant déjà massivement soutenu la Ligue. Cependant, il se heurta à la réticence du duc de Mayenne et du bureau municipal de Paris, qui différaient la décision d'élire un roi, préférant conserver leur pouvoir sur les cités liguées.

L'Influence Espagnole et la Lenteur des États

Un simulacre d'états fut réuni à Reims sous la délégation du duc de Feria, mais sans résultat. Philippe II, persuadé de l'importance de l'élection d'un roi catholique, multiplia les lettres et instructions à ses ambassadeurs pour maintenir la pression. Dans ses missives, il exprimait son dépit face à la lenteur du processus et soupçonnait certains acteurs de ne chercher qu'à exploiter son argent sans lui offrir de garantie en retour.

Le Jeu Diplomatique et les Divisions Internes

Les dissensions entre le duc de Mayenne et le jeune duc de Guise compliquaient davantage la situation. Tandis que Mayenne semblait pencher vers une solution plus pragmatique, Guise, fort de son ascendance populaire, restait fermement attaché aux principes de la Ligue. Les différents intermédiaires espagnols s'efforçaient de tirer parti de ces divisions pour favoriser l'infante, mais la méfiance persistait.

La Présence Espagnole à Paris

Face aux tensions et aux menaces des troupes de Henri IV, Philippe II promit un renfort militaire significatif : des régiments espagnols et napolitains furent envoyés à Paris pour appuyer les partisans de l’infante. Cette présence militaire fut accueillie avec ferveur par la population catholique, qui voyait en elle une protection contre les attaques protestantes.

Une Assemblée Sous Influence

Lorsque les états se réunirent enfin à Paris, les discussions s'orientèrent rapidement sur la question du futur souverain. Le duc de Feria insista sur l'importance des services rendus par l’Espagne et la légitimité de l'infante comme souveraine. Toutefois, la majorité des députés, influencés par la bourgeoisie et les parlementaires, préféraient une solution plus nationale.

Une Tendance Vers la Modération

Les débats mirent en lumière un désir grandissant de paix et de stabilité. Le parti modéré, composé notamment de parlementaires et de bourgeois catholiques, émergea comme une force incontournable. Plutôt qu’une soumission à l'Espagne, ils envisagèrent une élection plus concertée, qui ne ferait pas dépendre la France d'une puissance étrangère.

L'Option de la Conversion d'Henri IV

Devant ces blocages, une idée commença à se répandre : et si Henri IV se convertissait au catholicisme ? Cette option réunirait les factions modérées et permettrait d’éviter une guerre prolongée. Des conférences furent organisées à Surène entre délégués royalistes et catholiques afin de discuter d'une possible réconciliation.

Opposition et Protestations

Les fervents ligueurs voyaient ces négociations comme une trahison. Des pamphlets circulèrent, dénonçant toute tentative d'accord avec le « Béarnais », et appelant à un refus absolu de son accession au trône. Pendant ce temps, Philippe II suivait de près les conférences, cherchant à influencer les décisions en sa faveur.

Vers un Déclin de l’Influence Espagnole

Malgré ses efforts et ses interventions financières massives, Philippe II ne parvint pas à imposer sa volonté. Le modérantisme gagnait du terrain et, progressivement, l'idée d'une conversion d'Henri IV devenait acceptable pour une majorité. L'Espagne, qui espérait un royaume de France inféodé à sa politique, voyait son influence s'affaiblir face à une dynamique nationale irrésistible.

Illustration : Henri IV à la bataille d'Ivry par Rubens

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